Lussac-les-Châteaux

Pour le maintien du barrage seuil de l’ancienne minoterie-coopérative de Mazerolles

Marie-Renée DESROSES, Vice-présidente du Conseil départemental, Conseillère départementale de Lussac-les-Châteaux, et son binôme François BOCK, Maire de Gençay, ont initié une réunion en mairie de Mazerolles puis sur le site du « barrage » de cette commune pour faire le point de la situation sur la problématique de l’arasement des seuils de moulins à la demande de Jean-Luc HERPIN, Président de l’Association « La Mie du Pain, des fours et des moulins ». Etaient notamment présents Jean-Philippe GAUTIER, propriétaire du site, Jackie PERAULT, Maire de Mazerolles, et Annie LAGRANGE, Maire de Lusac-les-Châteaux.

L’ancienne minoterie de Mazerolles, située au lieu-dit « Le pont de Lussac » repose sur plus de deux siècles d’histoire aux abords de la Vienne. Les traces du seuil du moulin remontent en effet à une carte de Cassini datant de 1786 ! Le lieu est remarquable mais menacé car il plane une injonction d’arasement (voir motion adoptée lors de la Commission Permanente du 3 septembre 2015) du seuil sur la foi d’une directive européenne relative à la continuité écologique, relayée par l’Etat, pour rétablir la circulation des poissons migrateurs et l’évacuation des sédiments sur la Vienne.

Le propriétaire actuel, Jean-Philippe GAUTIER, architecte Lussacois, ne l’entend pas de la même oreille. Il a en effet initié la sauvegarde du site à ses frais personnels, dans les règles de l’art du compagnonnage, puisqu’une rénovation magistrale a déjà été engagée à hauteur de 600 000 €. Il a reçu à l’automne dernier la mise en demeure préfectorale d’arasement pour un coût d’environ 800 000 € à sa charge ! Puis en décembre 2015, la Ministre de l’Ecologie a signé une directive à contre-courant demandant aux préfets de ne plus concentrer leurs efforts sur ces cas de moulins où subsistent des difficultés durables tout en précisant que ces points de blocage seront résolus au travers de solutions adaptées et partagées au cas par cas.

Jean-Philippe GAUTIER a donc souhaité réunir les élus locaux in situ pour leur expliquer son projet. Il souhaite en faire son cabinet d’architecte (18 collaborateurs, 2 300 m² consacrés à un hôtel d’entreprises liées au bâtiment) au sein d’une structure à haute qualité environnementale (HQE), et préserver ainsi intacte le patrimoine tout en produisant de l’énergie grâce à des turbines installées sur le pertuis et des cellules photovoltaïques sur le toit refait à neuf avec du bardage aluminium spécifique pour ce type de fixation.

Des solutions ont été envisagées pour améliorer la circulation des poissons migrateurs, dont l’alose et la lamproie, avec la mise en place d’une passe à poissons…

« Mais, si arasement il y a, adieu les magnifiques projets qui défendront notre patrimoine, le développement économique déjà tant malmené dans nos territoires ruraux, notre culture (salle d’exposition prévue dans la minoterie), notre architecture, notre environnement si précieux… en un mot du pur bon sens » ont exprimé d’une vive voix Marie-Renée DESROSES et François BOCK.

L’engagement est pris pour trouver des solutions alternatives et renouer un dialogue constructif avec la nouvelle Préfète qui permettrait l’aboutissement d’un beau projet renouant avec l’écologie, l’autonomie énergétique, le patrimoine et l’histoire des lieux.