Remise des prix des Apprentis 2022
Henri COLIN, Vice-Président du Département de la Vienne en charge de l’Éducation, des Collèges, de l’Université et des Bâtiments, Daniel BONTOUX, Président de la section de la Vienne de la Société des Membres de la Légion d’honneur, Karine DESROSES, Présidente de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de la Vienne, Anne-Sylvie PUBERT-CHAUVEAU, Directrice du Centre de Formation d’Apprentis BTP et Marie DELAPLANCHE, Directrice Adjointe du Centre de Formation d’Apprentis des Métiers ont remis, ce jour, les prix des Apprentis 2022 à quatre lauréats, Benoît AYRAULT-GAUTHIER, Enzo THABUTEAU, Lucie DUPUY et Paul Ezechiel LANDRON.
Créée en 1921, la Société des Membres de la Légion d’Honneur est passée, au fil des années, d’une société d’entraide envers les plus démunis à une société d’engagement avec des causes nationales. Dans cet esprit, elle s’est dotée d’un projet associatif baptisé SMLH 2030 avec quatre objectifs :
- Intervention dans les établissements scolaires et de formation sur les thèmes de l’éducation citoyenne, de la promotion des valeurs républicaines et de la transmission de la mémoire
- Accompagnement des jeunes méritants
- Accompagnement des candidats à la naturalisation
- Soutien à la valorisation de l’apprentissage et de la formation professionnelle
Dans le cadre de son soutien à la valorisation de l’apprentissage et à la formation professionnelle, la Société des Membres de la Légion d’Honneur décerne un prix aux Apprentis. Parce qu’elle souhaite que l’apprentissage et l’enseignement professionnel ne soient plus considérés comme des filières réservées aux jeunes en situation d’échec, mais bien comme des voies de réussite, débouchant sur des emplois et offrant des perspectives de promotion sociale.
La section de la Vienne décerne ce prix depuis 2012. Initialement, une dizaine de lauréats étaient récompensés et recevaient 100€. « Depuis quelques années, nous avons diminué le nombre de lauréats pour permettre d’augmenter la récompense qui est aujourd’hui de 500 euros », souligne Daniel BONTOUX.
Les apprentis mis à l’honneur reçoivent, en plus de leur prix, un brevet encadré, tout comme leur maître de stage. Les prix ont été, pour la plupart, attribués à des élèves des CFA des métiers et du CFA BTP de Poitiers. « Nous avons également contacté les Compagnons du devoir pour que, comme les deux centres de formation, ils puissent nous proposer des noms d’apprentis parmi lesquels le jury fait son choix, continue Daniel BONTOUX. Composé de membres de notre société et des établissements d’enseignements, le jury récompense les jeunes au regard de leur mérite, respect et motivation dans leur parcours professionnel. »
Depuis 2020, la SMLH organise, en plus, un prix national auquel la section de la Vienne a présenté deux fois une candidate.
Quatre apprentis de la Vienne à l’honneur
Depuis la création du prix des Apprentis dans la Vienne, une quarantaine de personnes ont été récompensées. Cette année, le choix s’est porté sur Benoît AYRAULT-GAUTHIER, Enzo THABUTEAU, Lucie DUPUY et Paul Ezechiel LANDRON.
☑ Âgé de 31 ans, Benoît AYRAULT-GAUTHIER a un parcours professionnel assez atypique. Malentendant de naissance, Benoît n’entend pas bien les sons et doit apprendre à lire sur les lèvres. À 15 ans, il s’oriente vers la voie professionnelle avec un BEP en cuisine à la Maison de la Formation de Poitiers. À 23 ans, il quitte le monde de la restauration pour une carrière militaire au RICM de Poitiers avant d’être réformé suite à un accident. Pour rebondir, Benoît choisit une formation dans la maçonnerie, métier exercé par son grand-père. Il débute par un CAP dans l’entreprise Moreau-Lathus et poursuit sa formation avec un Brevet Professionnel dans la même structure. Benoît a trouvé sa voie : c’est un apprenti très sérieux et très investi dans sa formation. Ses résultats au BTP CFA de Saint Benoît sont brillants. Malgré sa différence d’âge avec les jeunes de son groupe et son handicap, il réussit à s’adapter et en constitue un élément moteur. Aujourd’hui, Benoît l’affirme : « Mon handicap a fait ma force. » Il rêve de devenir chef de projet dans un cabinet d’architecte.
☑ Enzo THABUTEAU a 17 ans. Il est apprenti en deuxième année de CAP Menuisier Installateur. Présentant des difficultés d’apprentissage, Enzo dispose d’un accompagnement orthophonique depuis ses 3 ans. À la fin du collège, il décide de suivre les pas de son père en s’orientant vers une formation dans le bâtiment. Il est pris en apprentissage dans l’entreprise de son père et placé sous la responsabilité du co-gérant. Au CFA, c’est un apprenti exemplaire, très sérieux et très appliqué. Faisant preuve d’une grande maturité pour son âge, il vient régulièrement en aide aux autres apprentis de son groupe. Enzo souhaite obtenir son CAP pour devenir ensuite pompier professionnel (le CAP est le minimum requis pour devenir pompier). Être pompier, c’est une vocation, sa vraie passion. Son engagement très tôt : il fait partie des cadets de la Sécurité Civile, passe les tests à la caserne de Civaux avant d’être affecté à la caserne de Saint-Savin. C’est une véritable tradition familiale : depuis son arrière-grand-père, on est pompier de père en fils. Aujourd’hui, Enzo est focalisé sur son objectif sans pour autant délaisser sa formation.
☑ Lucie DUPUY, 31 ans, a suivi une formation d’animateurs en gérontologie sous le statut d’apprentie. Après un BAC de gestion commerciale, elle a décide de changer de voie pour s’orienter dans le service à la personne. Elle souhaitait s’occuper des autres mais ne savait pas encore sur quel poste. Elle a donc exercé dans le service hôtellerie, des soins et animation pendant 10 ans à l’EHPAD de Couhé. L’animation a été une révélation pour elle : Lucie a découvert au sein de ce service un autre contact avec les personnes âgées en leur apportant par le biais de diverses activités de la joie, de l’autonomie, du lien social. Elle s’est donc engagée dans des recherches de formation pour se professionnaliser. Elle a effectué son apprentissage au sein de l’EHPAD de Payoux dans la Vienne, une structure qui a la particularité d’accueillir des personnes présentant des troubles psychiatriques. Lucie a montré un réel intérêt tant dans sa formation et que dans son travail au sein de l’établissement. Élément moteur au sein de son groupe, elle s’est investie dans son travail en mettant de belles qualités humaines au service des autres : écoute, observation, bienveillance. Son sens de l’organisation et sa capacité d’adaptation ont fait d’elle une apprenante méritante et une professionnelle aguerrie. Après avoir été certifiée en juin 2022, sa structure d’apprentissage lui a proposé un poste d’animatrice en gérontologie que Lucie a accepté.
☑ À 29 ans, Paul Ezechiel LANDRON est en pleine reconversion dans le domaine de la maintenance automobile après un BAC puis un BTS « Gestion et protection de la nature. » Avant de se diriger vers le métier de la maintenance, Paul s’est essayé à plusieurs emplois gravitant autour de la protection environnementale sans y trouver un réel sens. Il s’est alors tourné vers les métiers d’animation sportive avec un BP JEPS (brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport) pour œuvrer en centre social. Il a notamment travaillé sur la mobilité en milieu rural pour les jeunes. Les métiers de la maintenance lui apparaissent comme une évidence de complément de formation. C’est ainsi qu’il a décidé d’entreprendre un BAC Pro Mécanicien Auto. Parallèlement à sa formation, il a créé à Sommières-du-Clain un garage de réparation de véhicules automobiles associatif avec le soutien des services sociaux de Gençay et de Civray. Cette association permet d’aider les personnes désireuses d’entretenir elles-mêmes leur véhicule, permettant de réduire les coûts tout en étant accompagnées et conseillées. Son objectif est à présent d’animer ce garage associatif à temps plein et de partager son savoir et ses compétences. Une belle et noble initiative.